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| Je suis... [Liste] | |
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Synélia Squatteur Bavard
Nombre de messages : 66 Age : 32 Localisation : En train de courir derrière kao avec une épée =D Date d'inscription : 27/08/2008
| Sujet: Je suis... [Liste] Lun 8 Sep - 1:37 | |
| Je suis... [Part I][L'histoire est en fait inspirée de la vie d'une de mes amies. Merci à toi Tika pour cette belle idée =) ]Je suis… Je suis quelqu’un d’autre, je pense. Je ne sais pas très bien. J’ai toujours été quelqu’un sans grande importance. Je suis une enfant argent. Mes parents m’ont mis au monde pour diverses raisons pas très familières avec l’amour. Entre autre le fait de pouvoir payer moins d’impôts, il me semble. Je suis seule, aussi. Je n’ai jamais vraiment grandit avec de l’amour. Sauf celui de mes grands parents. Mes parents se sont séparés, alors que je n’avais que trois ans. Mon père travaillait dans le pétrole, et ma mère infirmière. J’ai en fait été élevée par mes grands parents, c’est d’eux que j’ai reçu de l’amour, pas de quelqu’un d’autre. Jusqu’à mes huit ans, ma vie a été simple. Clémente. A partir de cet âge là, ma mère m’a reprise avec elle. Elle m’a condamnée à faire le ménage dans la maison, me laissant pour seul loisir l’art du dessin.
5 printemps plus tard, mon grand père est mort, à l’aube de mes 13 ans. Je n’avais même pas pu lui dire au revoir. La dernière fois que je l’avais vu, à mon anniversaire, ma mère m’avait fait partir en me traînant dehors, dans une colère noire. Et puis un jour, tout a changé, du tout au tout. En pire. Ma mère est revenue avec un homme. Mon beau-père, son nouveau mari. Et ils ont vite fait de se débarrasser de moi, dans un pensionnat. Ma chambre là-bas était petite. Très petite. Pas plus grande qu’un placard. En même temps, il ne fallait pas s’attendre à mieux, de la part d’un collège catholique. Je suis arrivée là-bas, avec pour seul vrai bagage ma passion pour le dessin, et mon don pour écrire des belles histoires.
Mais honnêtement, tout ça, je n’en avais pas grand-chose à faire. Je n’avais pas envie de me battre, puisque personne n’étais là pour reconnaître mes efforts, mes petites victoires sur la vie de tous les jours, tous ces détails qui font qu’habituellement, vous êtes fière d’être forte et belle devant votre entourage. C’est pour ça qu’au début, je n’avais pas le goût de vivre. Je ne voulais pas me suicider, mais je n’avais pas grand-chose à faire de la vie. Je ne prenais pas soin de moi, ni physiquement, ni mentalement, ni socialement non plus. De toute façon, au niveau social, ce n’était pas la joie. Mes soi-disant « camarade de classes » n’étaient pas des gens qui m’intéressaient. Ce n’étaient que des hypocrites qui ne savaient que rabaisser les autres pour s’élever à leurs yeux.
D’ailleurs, eux non plus ne m’aimaient pas. Ils me le faisaient bien sentir, dans la cour de récréation, à un tel point que je faisait souvent des pieds et des mains pour être privée de récréation. En résulte d’ailleurs un problème auditif du côté gauche, suite à une blague de très mauvais goût, de ces « camarades de classe ».
Et puis un jour, tout a basculé. C’était le jour du changement des places. Moi évidemment, je râlais. Je râlais parce que je devrais quitter mon habituel table solitaire, pour me retrouver avec un autre de ces garçons prétentieux, un petit blond aux yeux noirs. De mauvais grâce, j’ai quand même finit par me déplacer. C’est cet instant clé, qui a tout changé. Ce petit croche-pied. Un croche-pied bête et méchant, qui m’a pourtant aidée. Un des idiots de la classe avait trouvé drôle de me faire ainsi tomber, au milieu de la classe, avec mes affaires et tout le reste. Pauvre idiot. Ce n’était pas possible à quel point je pouvais les mépriser. Ils se pensaient intelligent, n’avaient même pas une once de cerveau dans leur caboche remplie du vent de l’imbécillité.
Au début, je ne bougeais pas. Jusqu’à ce que je la voie. Cette main.
Une main très normale, de taille et de dimensions normales, d’une normale normalité en fait. Sauf qu’elle était dirigée vers moi. Juste vers moi. Quand j’ai pris la main qui m’a aidée à me relever, j’ai vu dans le regard du garçon qui m’avait aidé, mon futur voisin de table, quelque chose qui changea tout. Je suis quelqu’un d’autre, oui. Mais pas seulement. En fait, c’est simple. Je suis différente. Juste différente.
Thème associé :15. Je suis... Cette histoire sera elle aussi fracturée en plusieurs thèmes. Quatre, normalement =) | |
| | | Synélia Squatteur Bavard
Nombre de messages : 66 Age : 32 Localisation : En train de courir derrière kao avec une épée =D Date d'inscription : 27/08/2008
| Sujet: Re: Je suis... [Liste] Jeu 11 Sep - 0:57 | |
| Je suis... [Part II][L'histoire est en fait inspirée de la vie d'une de mes amies. Merci à toi Tika pour cette belle idée =) ]Après qu’il m’ait tendu la main, nous sommes vites devenus amis. De très bons amis. Durant les cours, nous n’écoutions plus qu’à moitié, dessinant ou parlant en même temps. Je lui ai même un peu appris à dessiner, pendant ces heures de complicités. Rien qu’en mathématiques, c’était quelque chose. Pendant une année environ, ma complicité avec Yunis grandit. De plus en plus. J'étais motivée par cette amitié pour travailler, mais mes parents ne furent pas totalement d'accord. Ils prétextèrent que la présence de Yunis me déconcentrait. Alors, ils me retirèrent de l’école. Tout simplement. Pour qu’on ne puisse plus se voir, qu’il ne me "déconcentre plus". Et pour qu’ils puissent à nouveau surveiller mes moindres faits et gestes.
Sauf que ce n'a pas eut l'effet qu'ils escomptaient. Mes notes baissèrent, considérablement. Je n'avais plus cette motivation. Maintenant qu'il était loin de moi, il ne me sortait plus de la tête, je n'avais plus envie de travailler. Alors je lui ai écrit, un jour d’été. On s’est échangés nos numéros, et on a correspondu comme ça, pendant un moment. Un bon moment. En même temps, je sentais, de plus en plus, que notre lien se renforçait. Il muait, en quelque chose d’autre. Quelque chose de plus fort et en même temps de plus fragile. Un an plus tard, j’ai décidé de lui avouer. Que je l’aimais. A mon grand bonheur, ce fut réciproque.
A partir de ce moment, on se revit, une fois par mois, une journée à chaque fois. Juste une journée. Pendant ce laps de temps, nous grandîmes ensembles, tout comme nos sentiments. *** Six ans passèrent. Si longues années, ou on ne se revit qu’une seule journée par mois. Pourtant, j’ai toujours tenu. C’était pour lui, que je me levai, chaque matin. Que je me battais, que je ne me laissais pas écraser par le chantage de ma famille.
Mais tout a changé, du tout au tout. Un jour, je suis allée à une manifestation, avec les autres internes de mon nouveau pensionnat. Une manifestation contre Fion, il me semble. En réalité j’y étais surtout allée pour le voir. Sauf que le soir même, il y eut des problèmes, et je restai coincée là-bas. N’ayant plus d’autre choix, j’ai du dormir chez lui, moyennant le fait de prévenir le lycée. Sauf qu’ils ont prévenu ma mère avant moi.
Elle m’a menacée, injuriée au téléphone. J’étais complètement terrorisée, j’avais vraiment peur de la raclée que je prendrais quand je rentrerais chez moi. Je savais qu’il faudrait que je rentre, mais j’en avais peur, et surtout, je n’en avais pas envie. Pas envie du tout.
Plus tard, au cœur de la nuit Yunis m’a dit qu’il ne pouvait plus supporter tout ça. Supporter de me voir me détruire, d’être détruite comme ça par mes parents. Il m’a simplement dit de partir de chez moi, de ne pas rentrer, de partir autre part une fois rentrée à saint-malo. Lorsque j’y retournai, il y avait un blocus. Dans un sens, ça m’aida. Je récupérait mes affaires à l’internat, enfin plutôt une partie, vu que c’était les vacances de Pâques. Et après, je me suis cachée. D’abord, j’ai été chez des amis, plus âgés que moi, que j’avais rencontré dans une boutique de jeux vidéo nommée Arena. Pendant trois jours, je suis restée chez eux, sans répondre aux appels incessants de ma mère. Puis, j’ai appris que mon père était en ville. A ce moment là, je suis repartie, j’ai été chez ma grand-mère paternelle, afin d’y attendre sa venue. Même si j’aurais préféré ne pas le faire. Il ne faisait que de me critiquer, tout le temps.
A mon arrivée, ma grand-mère me critiqua dessus, sans relâche. Elle m’ordonna aussi de téléphoner à ma mère. Ce que je fis. Mais comme mes amis avaient fumés des substances plus déroutantes que de la simple cigarette, et que j’avais passé près de 72 heures dans ces vapeurs, lorsque ma mère a décroché et qu’elle m’a dis qu’elle ne me causerait plus car je n’avais pas répondu à mon portable, ainsi que d’autres menaces de punitions, j’ai pété un câble. Je lui ai dis ses quatre vérités. Étant à moitié dans le brouillard, j’avais bien plus d’assurance. Evidemment.
Après ça, je suis partie, chez ma grand-mère maternelle, là ou mon grand père était mort. Je n’en suis plus ressortie. Jusqu’à cette soirée pyjama, chez Yunis, avec quelques amis. Tout s’était assez bien passé encore, jusque là. Ce soir là par contre, tout bascula. Durant la nuit, il me dit qu’il ne pouvait plus supporter ça, que selon lui, il n’arriverait jamais à me rendre tout ce que je lui donnais en amour.
Je suis rentrée chez moi directement, sans lui adresser la parole. Je n’en avais plus la force. J’étais détruite. Anéantie. J’avais tout abandonné pour lui. J’étais partie de chez moi, je m’étais mise en danger. Pour lui. Pour rien, au final. En rentrant chez moi, le jour même, j’ai trouvé une petite boule de poil, dans mon jardin. Une petite chatte noire et rousse. Elle m’a empêchée de mourir de chagrin. Je lui dois bien des choses. Plus tard, comme un compte-goutte, mes amis sont venus me pousser pour que je me relève. A nouveau, je me suis battue. J’ai canalisé mon chagrin dans mon travail, et cette année, j’ai eut mon BEP. Haut la main. Loin de lui. Je suis différente, mais différente d’une autre façon, à présent.
Thème associé : 4. Fidélité Voici déjà la seconde partie =) | |
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