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| Un regard écarlate (V2) [ en cours ] | |
| | Auteur | Message |
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Enegelis Lapinoux
Nombre de messages : 125 Age : 35 Localisation : Belgique, Liège Date d'inscription : 21/08/2008
| Sujet: Un regard écarlate (V2) [ en cours ] Dim 7 Sep - 19:44 | |
| Voila, puisque le premier jet est terminé, je vais petit à petit poster la version 2, c'est à dire la version paufinée, mais encore une fois, vous pouvez commenter et me proposer des modifications (mais uniquement sur un autre sujet puisque celui ci est pour l'instant privé et reservé aux chapitres) | |
| | | Enegelis Lapinoux
Nombre de messages : 125 Age : 35 Localisation : Belgique, Liège Date d'inscription : 21/08/2008
| Sujet: Re: Un regard écarlate (V2) [ en cours ] Dim 7 Sep - 19:54 | |
| Prologue:
La nuit était tombée brusquement et les nuages pluvieux assombrissaient d'avantage le ciel sans étoile. C'était un orage qui faisait rage depuis des jours, beaucoup de villes avaient été inondées par les pluies diluviennes. Habillé entièrement de cuir noir, mon long manteau dans le vent, j'avançais à pas lents dans le cimetière, cherchant sa tombe dans la pénombre. Mon piercing en forme de croix virevoltait et se coinçait dans mes cheveux trempés. Je bénis presque Dieu d'avoir mes Rangers qui m'aidèrent à avancer sur ce terrain boueux. Je m'apprêtais à partir quand je trouvais enfin sa pierre tombale. C'était une croix inversée gravée et positionnée à l'extérieur des murs de la nécropole. Je m'en approchais lentement, lisant de mieux en mieux les écritures. «Camille Lefèvre 1989-2021 Repose parmi les démons auxquels tu croyais tant». Ces mots, lus douloureusement, me donnèrent la nausée. Je tombais à genoux sur la terre inondée. Je déposait sur la sépulcre une rose rouge épineuse, semblable à celle qu'elle m'avait offert lors de mon départ. - Pardonne moi Camille, je n'ai pas pus revenir plus tôt... Dans ma cage thoracique, je sentais mon cœur se serrer, douloureux comme si des milliers de lames s'y enfonçaient une après l'autre, déchirant les tissus, s'ancrant lentement de plus en plus profondément. Cette sensation si désagréable fit couler quelques larmes qui se mélangèrent à l'eau de pluie qui ruisselait sur me joues. Je n'avais pas remarqué que le tonnerre avait fait silence et que l'averse avait cessé, comme si Dieu elle même voulait me laisser lui parler en paix. Le calme régnait à présent et seuls les grincements de mes habits de cuir venaient perturber la sérénité mortuaire du moment. - Tu te souviens Camille, il y a déjà si longtemps, quand je suis partis à cause des villageois, je t'ai fais une promesse. Celle de tous te dire sur moi à mon retour. J'ignore si tu peux m'entendre en ce moment, mais je veux tenir ma promesse ce soir. Le ciel dégagé, on pouvait voir les étoiles et la lune pleine qui illuminaient sa tombe, comme un signe qu'elle m'écoutait attentivement. - Tu sauras à présent pourquoi mes yeux sont de cette couleur... écarlate... | |
| | | Enegelis Lapinoux
Nombre de messages : 125 Age : 35 Localisation : Belgique, Liège Date d'inscription : 21/08/2008
| Sujet: Re: Un regard écarlate (V2) [ en cours ] Dim 7 Sep - 20:05 | |
| Chapitre 1: Mon foyer
Enfant, je n'ai pas connus mes parents biologiques, c'est un vieil homme, ancien scientifique en génétique qui m'a recueillit. Je l'appelai « père » mais je savais pertinemment qu’il n’avait aucun lien de parenté avec moi. C'était un homme de couleur blanche un peu rond, dans la cinquantaine, il portait de long cheveux blanc, légèrement dégarnis sur le sommet du crâne, il avait toujours des lunettes fines sur le nez. On le reconnaissait de loin, mais c'était surtout par sa tenue de laborantin qu'il ne quittait jamais. C'est cet homme qui m'a apprit les bases de la vie et si je l’appelais père, c’était avant tout, non pas pour le style, non pas parce qu’on me l’avait demandé, mais parce qu’il avait bien remplacé mon géniteur durant toutes ces années. En effet, il était toujours là quand j'avais besoin de lui, aussi bien dans ma vie de tous les jours que pour mes cours. C'était comme un héros déguisé en monsieur-tous-le-monde. À l'époque, j'avais déjà mes longs cheveux noirs, mais mon habillement était semblable à celui d'un écolier en uniforme. Vêtus de bleu ciel, avec un écusson en forme de prise représentant un pentacle. La seule chose qui me dérangeait était le bermuda, et la couleur. J'avais biensur demandé à ce qu'on le change, mais cela ne fut jamais fait. On habitait dans le château de Natoye, une assez grande demeure décorée de plusieurs arbres, d'un étang entourée d'un morceau de forêt à côté d'une petite rivière. Beaucoup d'animaux étaient attirés par ce coin de paradis. Je m'amusais à les observer durant des heures pour voir comment il vivaient en état sauvage. Mon père adoptif et moi même y vivions avec des domestiques. l fallait bien du monde pour entretenir cette vaste habitation. Je crois me souvenir que le professeur devait sa fortune à ses parents qui lui avaient tous legué lors de leur décès. Cela tombait bien car à cette époque, il fut viré de son travail pour avoir tenté de cloner un humain.
Mais père n'était pas le seul à faire mon éducation, les domestiques, Philippe, Maryse, Alphonse, et d'autres me donnaient cours. Philippe était un super enseignant de mathématique et de physique. C'était d'ailleurs mon professeur favori. Habillé grunge, il portait toujours des vêtements trop larges qui faisaient délaissé, ses longs cheveux bruns n'étaient pourtant jamais gras. Mais qu'est-ce qu'il empestait la cigarette! Il ne pouvait s'empêcher d'en rallumer une après avoir finit la dernière. Il appréciait la musique, mais père lui interdisait de m’en faire écouter. Son style musical était soi-disant « trop barbare »; à l’époque, j’ignorais pourquoi il disait cela. Entre nous, c'était toujours une bonne ambiance, on se faisait sans cesse des blagues, ma favorite était de cacher ses lunettes juste avant qu'il n'énonce des formules mathématiques. Il était prêt à s'arracher les cheveux quand je faisait ça, prétextant qu'il avait encre dû les oublier aux « chiottes » qui se trouvaient à l'autre bout du château. Son vocabulaire était cru, mais c’était mieux ainsi car sans lui, j’aurais parlé toute ma vie comme au XVIieme siècle. Il avait cette manie de replacer cette mèche de cheveux brune derrière son oreille, même si il n’était pas coiffé. Quelques fois, je me disais que même Einstein semblait saint d'esprit à côté de lui. Et Maryse, ma mère et grande sœur à la fois. Elle s’occupait de la cuisine, du cours de religion et de morale, mais aussi du cours de Français. Je la voyais souvent et tant mieux. J’étais comme apaisé lorsqu’elle était près de moi. Elle était petite, mais fine, portant de longs cheveux dorés coiffés d'un ruban blanc qui allait très bien avec sa tenue de femme de ménage anglaise. La peau laiteuse, elle avait des yeux bleus marines si beau que quand je me perdais dans son regard, plus rien d'autre n'existait. Elle était sans cesse draguée par les autres domestiques, j'avoue que j'étais jaloux, mais je savais qu'elle était libre et qu'elle ne m'appartenait pas. Mais il y avait aussi Alphonse, de taille élancé, les yeux bleus, barbe parfaitement rasée chaque matin, toujours en tenue de laborantin, enseignant en technologie, biologie et chimie. Lui, je le détestais. Toujours à hurler sur les autres, quand il ne les injuriait pas pour un oui ou un non. Il n'était pas rare de le voir se battre avec Philippe. Si il lui arrivait de me parler, c'était soit pour me donner cours soit pour parler sur le dos des domestiques ou de père. Si je n'avais pas été aussi jeune, je lui aurais bien fait ravaler ses mots et rasé ses cheveux blonds dont il était si fier.
C'est donc dans cet environnement que j'ai passé toute mon enfance, dans une famille adoptive qui, même riche, en valait bien une autre. En réalité, les seules taches sur le tableau blanc étaient Al’ et cette captivité. Je ne pouvais pas aller en dehors de la propriété. Je me disais que c’était normal, que j’avais déjà tout ce qu’il me fallait ici. Et que père avait peur que je me perde. Je passais le plus clair de mon temps dans la forêts, à jouer dans les arbres ou dans ma chambre au sous sol qui était emménagée comme une vraie chambre d'adolescent introvertis, avec jeux vidéos, télé et bibliothèque.
- Alex, c’est l’heure de ton cours de math’ ! Cette voix rauque, grave, ce ne pouvait être que celle de Phil’. Je rangeais vite mes affaires avant de sortir de ma chambre. Il me regardait monter les escaliers, espérant que je tombe pour rire de moi, il était très moqueur. Il souriait, une cigarette à la bouche comme à son habitude. - Alors, t’as tout rangé avant de venir cette fois, je ne tiens pas à me faire encore engueuler par le vieux! - T’inquiète pas Phil’ … Tu ne devrais pas fumer, tu te ruines la santé pour des clous Il fit un geste de lassitude, recracha une grande quantité de fumée et avança vers la salle de cours, me tournant le dos. - Hé tu n’es pas ma mère petit, je suis assez grand pour savoir ce que je peux faire ou pas! Pendant les cours, j'apprenais de tous, mais en m'amusant, enfin, quand je n'étais pas avec Al'. J'observais surtout le comportement pour comprendre et parler avec le vocabulaire de Philippe, Père n'était pas toujours heureux de m'entendre parler ainsi, mais l'argot me plaisait, ce dialecte un peu vulgaire faisait ressortir mes idées mieux que le français. Je te passerais les heures de cours interminables car je n'aurais assez d'une vie pour tous te raconter.
Tous les mois, avant d’aller me coucher, le professeur me faisait une prise de sang. Ayant fait des études en médecine, je pensais qu’il analysait mon sang pour voir si je n’avais pas de maladies en allant dans la forêt. Je ne mangeais que de la viande rouge saignante. Père disait que c’était une maladie rare qui empêche le corps d’absorber les nutriments présents dans les végétaux, les volailles et les poissons. C’est cette maladie qui colorait mes yeux de ce rouge écarlate, c'est ce que je pensais aussi à l'époque. - Dis moi père, tu ne peux pas retirer cette maladie de mon corps? Je croyais en lui, pour moi c’était l’homme le plus intelligent au monde. Il ne répondit pas et se contenta de sourire. Je comprenais alors que mon cas était bien plus compliqué qu’une simple maladie. Il posa sa main sur ma table de chevet et se leva péniblement. Il devenait vieux. - Père, vous allez bien ? - Je ne suis plus tout jeune Alexandre, je dois faire plus d’efforts pour un même mouvement qu’à mes vingt ans. Je m’assis sur le lit, juste devant lui. - La vieillesse est si terrible que cela père ? Il avançait lentement vers la porte, soutenus d’une canne d’acier gravée d’un dragon. - Oui, c’est un obstacle à surmonter qui est très rude, mais tu en es encore loin mon petit Alexandre, bien loin ! Il éteignit la lumière et referma la porte derrière lui. Je l'entendais tousser dans le couloir et je réfléchis à ses mots, à la vieillesse. Je ne voulais pas vieillir. Je repris place dans mes couettes puis m’endormis doucement, Ce soir là, comme beaucoup d'autres, le professeur recevait des invités pour discuter de son ancien travail. Je n'avais pas le droit d'assister aux conversations, j'allais donc me coucher dans les environs de vingt heure.
Le lendemain, j'étais à l'extérieur avec Maryse, l'air était frais et agréable, je venais de finir mes heures de cours et elle avait accepté de m'accompagner faire une balade. Nous étions assis dans l'herbe en regardant le ciel bleu peu nuageux. - Alexandre, je suis heureuse de travailler pour le professeur, tu sais pourquoi? Me demanda-t-elle de sa voix si douce, comparable à cette d'une adolescente. - Non Maryse, mais vous allez sûrement me le dire. Elle respira le bon air des prairies. - Nous sommes libres tant que nous sommes sous le patronat du professeur. Elle étendit ses bras. Je déposais ma tête sur ses genoux, je me sentais en sécurité avec elle, ses cheveux étaient comme une brise en plein désert pour moi, et ses yeux, l’eau que je demandais pour ne pas m’assécher. - Que fais-tu Alexandre ? Ça ne te ressemble pas d’être si câlin. - Maryse, je vous envie, vous avez le droit de voyager, moi je ne le peux. Je suis obligé de rester ici, souvent seul à jouer dans les prairies et les forêts. Son sourire disparut en un air triste, elle fixa le ciel, un oiseau passait justement. - Tu sais, l'extérieur a beau être enviable, ce n'est pas si beau qu'on le prétend. Ici tu es dans un véritable paradis. Tu peux certes aller où tu le veux, mais tout le monde ne t’aime pas en dehors de cette maison. Des gens méchants, sans cœur sont libres aussi et tuent, blessent les gens. Ça n’a rien de magique, la réalité est même triste. Tu as de la chance de ne pas connaître cela, crois moi. Je pensais automatiquement à Alphonse quand elle énonçait les horreurs dont les gens pouvait faire preuve. Bien qu'il n'aie jamais tué personne.Je m’allongeai, j’essayai d’imaginer ce que ça pouvait être. Mais j’avais toujours envie de partir. - Est-ce qu’il y a d’autres enfants comme moi plus loin que cette forêt? Je crois que la question la surprit, elle ne dit plus un mot durant cinq bonnes minutes. - Des enfants comme toi, je ne crois pas, tu es unique en ton genre. Mais des enfants, oui, il y en a des tas même, de ton âge, des plus jeunes et des plus vieux. Quelques nuages passaient au dessus de moi, éclipsant le soleil. - Dans les histoires, on parle souvent de centaines d’enfants, de parents véritables qui les aiment, d’amour, d’amitié, de peine et de colère… Je ne connais pas ces sentiments. Mais j’aimerais… Maryse se releva et se pencha devant moi. - Il est l’heure, tu dois aller prendre ton bain, je vais apprêter ta chambre. C’était à la veille de mes quinze ans, la veille du jour que je ne pourrais jamais oublier. Un jour maudit où tout a débuté. Où mon humanité a commencé à me quitter. | |
| | | Enegelis Lapinoux
Nombre de messages : 125 Age : 35 Localisation : Belgique, Liège Date d'inscription : 21/08/2008
| Sujet: Re: Un regard écarlate (V2) [ en cours ] Dim 7 Sep - 21:40 | |
| Chapitre 2 : Joyeux anniversaire !
Je me réveillais des idées plein la tête. Je me demandais quels cadeaux j’allais recevoir pour mes quinze ans. Quinze, un nombre qui symbolisait la fin de mon enfance pour mon accès dans l’adolescence. Je m’imaginais des jeux vidéos, un vélo, un jour de congé, tout était possible pour moi. Mais je fus vite sorti de mes rêveries, Maryse entra discrètement dans ma chambre, elle descendait doucement les escaliers, je voyais déjà les larmes à ses yeux, sa voix était tremblante. Elle entrouvrit une première fois la bouche mais aucun mot n'en sortit, comme si elle était atteinte d’un mutisme temporaire. Elle ferma alors les pompières qui firent ruisseler quelques gouttes salées sur ses joues. - Le professeur... Ce sont les deux seuls mots qu'elle pu prononcer avant de tomber à genoux, en sanglots, c'était la première fois que je la voyais pleurer. Pris de panique, je me mis à courir, montant les escaliers quatre à quatre, ouvrant les portes voilement, cherchant désespérément la chambre de mon père, mais à cet instant de chaos, je ne reconnaissais pas le château que je connaissais pourtant par cœur. Pourquoi pleurait-elle ? Pourquoi étais-je si affolé ? Inconsciemment, je connaissais les réponses, mais ne voulais pas y croire et continuait de déambuler en sprintant dans les différents étages jusqu'à retrouver tous les domestiques devant la porte de la chambre du professeur. Mon cœur battait si vite après cette course, mes yeux étaient emplis de peur et de tristesse. Essayant de récupérer mon calme, habillé de mon plus bel uniforme, j'avançais à pas lents vers la chambre. Philippe était là et lui parlait quand il me vit. Sans dire un mot, il quitta la pièce, me laissant seul avec mon père. Je restais là, dans l'encadrement de la porte, je ne reconnaissais plus la personne qui m'avait adopté. Le professeur était plus ridé que jamais, la douleur déformait son visage en une grimace horrible, pâle comme un mort, je me demandais même si je n'arrivait pas trop tard. Je m’approchai à petits pas de la couche, peureux de voir la vérité en face. - Alexandre, tu as fais vite, c’est bien. Approche, j’ai quelques mots à te dire. J’étais affolé, la voix de mon père tait roque, tremblante, fatiguée... - Qu’avez-vous père ? Je m’agenouillais devant son lit. - Alexandre, je dois t’avouer certaines choses sur ta propre existence avant de partir… la vieillesse m’emportera aujourd’hui et j’aurais des regrets pour l’éternité si je ne te dis pas la vérité. Ma gorge se serra, des larmes jaillissaient de mes yeux, mon cœur… Il me faisait si mal, était-ce donc ça la tristesse ? Je n’en voulais pas ! Je criais de frayeur. - Père je vous en prie luttez, ne me laissez pas seul ! Je pleurais sur ses draps en les serrant fort, comme si cela allait retenir son âme auprès de moi. - Alexandre, depuis que tu es tout petit, je t’ai dit des mensonges. Je veux rectifier cela. Tu sais ta maladie ? Ça n’en est pas une, c’est toi qui es fait ainsi. Je t’ai recueilli à tes trois ans alors que tu te cachais dans un couvent. Tes parents avaient dû t’y mettre… Une toux grasse le prit brusquement, si violente qu’il en pleura. - Père taisez vous donc, vous vous épuisez pour rien ! - Non, je dois te le dire ! Dés le début, j’ai su que tu n’étais pas comme les autres. Ton regard rouge, j’ai cru que tu étais un descendant de Wicca. Mais je m’aperçus par après que j’étais bien loin du compte… La toux grasse le reprit de plus belle mais cette fois ne s’arrêtait pas. Les domestiques entrèrent vite et Philippe me sortit rapidement en me couvrant les yeux, mais je pus sans mal apercevoir du sang sortir de sa bouche et atterir sur les draps. La porte claqua derrière nous, il me tenait dans le couloir. - Alex’ le boss va mourir, tu ne peux pas rester ici ! J’étais tétanisé, je ne voulais pas être seul, jamais ! - Alex’ ! Hurla-t-il, il essayait de me faire reprendre mes esprits. - Les autres domestiques te tiennent pour responsable de sa mort, tu ne peux pas rester sinon ils te feront vivre l’enfer ! - M… Moi, responsable ? Mais je n’ai rien fait pour que cela arrive !!! Les larmes coulaient encore, biensur, j'étais encore peiné, mais j’éprouvai également de la colère envers ceux qui me jugeaient coupable à tord. - Il a passé sa vie à te chaperonner, à te donner une vie meilleure que toute autre. Il a tué pour toi ! Je fis un bon, j’espérais avoir mal entendu. - Tué ?! - Il ne t’a pas expliqué cela donc ? Il soupira et regarda d'un œil dans la salle, l'air à la fois confus et compatissant, il me regarda aussitôt et parla avec une voix calme. - Vas aux cuisines, tu trouveras les réponses... - Je n’ai pas le droit d’y aller ! Contrastant avec son ton calme, il devint agressif. - Je te la donne ta putain d' autorisation mais vas y, tu as le droit de savoir ! Je fis d’abord quelques pas en arrière, puis courus vers les escaliers que je descendis avec hâte pour arriver aux cuisines.
J'aurais préféré ne jamais voir tel spectacle, la cuisine était remplie de cadavres humains, soit gelés, soit découpés minutieusement sur une table chirurgicale, je regardais les morceaux manquant avec horreur, le foie, les cuisses, les entre-côtes et autres, je comprenais que c'était cela que je mangeais, des chaires humaines préparées avec amour. - Quelle horreur n’est-ce pas ? S’apercevoir que tous ces bons plats n’étaient que des humains comme tu voulais tant en rencontrer. Cette voix était celle de Maryse, je me retournai d’un bond. - Ne sois pas étonné, tout le monde est au courant ici, tout le monde sait que tu es un monstre ! Je reculais. - Vous… ne pensez pas cela n’est ce pas Maryse ? Grande sœur ? Son regard se fit plus dur. - Ne m’appelle pas ainsi, je n’ai rien à voir avec toi. Je te hais plus que tout et ce n’est que parce que le professeur m’y obligeait que j’étais gentille ! Aujourd’hui il n’est plus, vas-t’en je ne veux plus te voir ! Jamais ! Je ne pense pas avoir un jour ressentis tant de douleur, mon cœur n’était plus que débris. J’étais abattu, je ne cessais de pleurer, pourquoi tous cela se faisait il aujourd'hui? Un jour que j'espérais si beau?. - Ne me dis pas que tu pleures ! Tu ne connais pas les sentiments ! Malheureusement si, et la colère me prit alors, je ne sais ce qui me passa par la tête, mais je me mis à courrir et à lui sauter dessus tel un animal enragé. Avant que je ne l'atteigne, elle eu le temps de prendre un couteau et de me faire cette cicatrice perpendiculaire au nez qui restera gravée sur ma peau jusqu'à la fin de mes jours. Je l’assénais de coups violents pour l’assommer, elle lâcha son arme et semblait inconsciente. Je plantais alors mes crocs dans sa gorge. Son sang jaillissait dans ma bouche, son goût sucré me rendait fou et je le buvais goulûment, sans même penser que je venais de tuer une des personnes que j’avais le plus apprécié dans ma vie. Elle eu un mouvement de tendresse, certainement réveillée par la douleur et me caressa la joue. Mais je n'étais plus moi même. Des frissons me parcouraient, j’aimais cela et en redemandais. Je dévorais alors ses chairs en espérant trouver quelques gouttes d’hémoglobine qui restaient piégées entre deux cellules. Je les arrachait de mes ongles, de mes dents, Et elle, elle hurlait de douleur en sentant son corps se déchirer. Mon visage et mes mains étaient recouverts de sang. Les os ne me gênaient guère, je les broyais comme de vulgaires morceaux de viande, il ne resta bientôt de Maryse qu’une flaque rouge séchée, et un corps mutilé, sans peau qui ressemblait désormais aux autres présent dans la pièce. Je pris conscience de ce que je venais de faire. Toute l'épouvante de mon acte me répugnait. Je revoyais cette femme si belle me sourire et me serrer dans ses bras, me réconforter quand j'allais mal, me serrer contre sa poitrine quand je n'avais encore que quatre ans. Je l'entendais de nouveau me dire qu'elle était libre, là, elle était morte, dévorée par un enfant qu'elle avait élevé. Non, par l'animal qui se cachait en moi, je ne me reconnaissais plus. Un plateau placé en vertical me renvoyait l'image d'un monstre barbouillé de sang. Je voulus vomir d'horreur, mais mon corps refusait de rejeter cette nourriture, je ne pus que nettoyer le sang par des larmes. Je pris mes jambes à mon cou, comme pour me fuir moi même, plus vite que jamais, me réfugiant dans les arbres de la forêt en position fœtale.
Tel fut le jour de mes 15 ans, un déjeuner peu commode et une série d’événements peu réconfortants. | |
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